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 Première, novembre 94

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Onlygold
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MessageSujet: Première, novembre 94   Première, novembre 94 EmptyDim 14 Mai - 19:47

BOUTONNAT : Monsieur Je-sais-pas.
Sept ans d'efforts pour un flop. Avec Giorgino, Laurent BOUTONNAT, réalisateur des clips de Mylène FARMER (et plus si entente), est passé au long. Trop long ?

L.B. C'est difficile de savoir d'où viennent les choses (il marque une pause infinie et tire sur sa pipe de corne blanche.) Je ne peux pas dire pourquoi. Peut-être comment ? A 17 ans (il en a aujourd'hui plus de 30), j'avais écrit un script qui s'appelait déjà Giorgino. Il y a sept ans, un producteur m'a proposé de l'argent pour un long-métrage, argent que je n'ai jamais vu d'ailleurs. J'ai repris le script. Enfin j'ai écrit autre chose... C'est très flou. Jamais je ne me suis dit : "Je vais raconter l'histoire d'un mec qui..." Vous ne savez jamais ce que vous avez envie de raconter. Il y a des gens qui disent ça... C'est louche.

Vous avez une fascination évidente pour la folie et l'étrangeté.
Oui, moi, depuis tout petit, la folie me turlupine un peu.


Pourtant, vous ne l'utilisez qu'à des fins esthétiques.
Je ne pense pas que ce soit un film sur la folie. Plutôt... sur l'enfance.

Giorgino, le héros, s'occupe d'enfants handicapés. Pourquoi pas d'enfants tout simplement ?
Qu'est ce que je peux dire ? Ce sont des gens qui sont comme lui, à l'écart du monde... Et puis ça le rend sympathique (il rit). Mais vous savez, tout ça... ça fait parti d'un tout. L'enfance, c'est la solitude. Être orphelin ou inadapté, ça se rattache à l'enfance.

Comment définiriez-vous le personnage de Catherine (Mylène FARMER)? Elle est malade, traumatisée, sauvage, débile ?
(Il réfléchit quatre bonnes minutes, puis, à court...) Il faut qu' je définisse mes personnages ? Il faudrait que je vous parle de son passé alors ?

Non, d'elle...
Elle est un peu tout. Peut-être qu'elle est un peu autiste. Le problème pour les autistes, c'est qu'on ne connaît pas bien la frontière extrême intelligence et maladie mentale.

Vous avez déjà rencontré un autiste ?
Non. (il réfléchit.) Enfin, ouais. Un. Un enfant de gens que je connais.

Cette fille, quel âge a-t-elle ?
Dans la vie ?

Non, le personnage.
Ah, je ne sais pas. Elle peut avoir entre 17 et 25 ans.

Ce n'est pas tout à fait pareil.
C'est pas important pour moi.

Mais pour une femme, se faire déflorer à 17 ou 25 ans, c'est différent...
Peut-être, mais pour moi, ça ne me gêne pas du tout. Surtout à cette époque là. Sauf si elle avait 45 ans bien sûr ! Là-dessus, on part avec ou on part pas... Je ne pense pas que l'attachement pour un personnage vient de la connaissance et de la compréhension qu'on a de lui ou de son comportement. C'est peut-être quelqu'un de 25 ans qui est resté avec un esprit de 17 ans, ou l'inverse. Catherine, c'est ce que vous voulez ! Ce qui compte, c'est- votre perception du film. Cette fille est comme ça, c'est tout. Et puis moi, je raconte l'histoire d'un homme. Peut-être que c'est les derniers jours d'un homme ? Je ne sais pas ce que c'est.

Vous êtes quand même sensé raconter une histoire, un conflit...
Oui. Mais comment raconter une histoire d'amour au cinéma ? Je pense que ça passe par des images et de la musique.

Quelle différence faites-vous entre un clip et un film ?
La longueur... Le temps... C'est plus long.

Les femmes sont horribles dans votre film...
Elles sont méchantes mais elles ont des raisons d'être méchantes. C'est rien que du malheur tout ça !

Quand même, elles font toutes peur. Vous pensez qu les femmes sont diaboliques ?
Ca dépend. Je ne sais pas. Et puis vous exagérez, il y a l'aubergiste qui a l'air bonne. Bon, d'accord, il y a ce groupe de femmes qui sont vraiment hard. Mais c'est souvent comme ça dans la vie. Et aussi dans la vie d'aujourd'hui. Il y a toujours des clans... Je ne parle pas des femmes en général. Mais dans les petits villages, il y a des commères, des femmes qui font du mal. Alors, vous imaginez, dans un village composé uniquement de femmes ! C'est comme ça dans mon film parce que c'est la guerre, mais c'est un hasard.

Ce n'est pas un hasard puisque vous êtes l'auteur et le metteur en scène. C'est vous qui choisissez.
J'ai choisi ? Non, je n'ai pas choisi. (il réfléchi.) Ah, peut-être.

Un peu comme dans un rêve.
Mais j'ai si souvent pensé que ce film était un rêve. Ou plutôt une espèce de cauchemar.

Comment travaillez-vous avec votre "femme" ?
Je ne réponds pas à cette question indiscrète.

Bon, alors, qu'est ce que ça change de travailler avec la personne dont on partage la vie ?
C'est vous qui dites qu'elle partage ma vie.

C'est quand même quelqu'un avec qui vous avez de l'intimité ?
De l'intimité, certes... Mylène est, disons, très malléable. Alors, travailler avec elle, c'est un vrai bonheur. J'aime les acteurs qui ne sont pas toujours en train de discuter. Pas le style "oui, mais...". Mais c'est vrai que ce n'est pas toujours facile de travailler avec les gens qu'on connaît. On ne fait pas de cadeau.

Pour Catherine, vous n'avez pas du tout cherché à créer un personnage différent de Mylène FARMER ?
De toute façon c'est elle. Alors ! A part changer sa couleur de cheveux... Je ne sais pas. Si elle avait à jouer un bossu ou une putain de la rue Saint-Denis peut-être. Mais là, dans ce cas là il n'y a pas de composition particulière.

Pourquoi avoir tourné en anglais ?
A cause des acteurs. Je voulais Louise FLETCHER et Joss ACKLAND depuis le début. Et puis il s'est avéré que l'acteur principal (Jeff DAHLGREN) était américain.

Aucun acteur français ne convenait ?
Il y a eu un casting à Londres, à Paris et à Los Angeles. Jeff DAHLGREN a été choisi d'après ses essais.... Quand vous parlez de la langue, moi, j'aime bien l'anglais. Ca sonne bien dans la musique, ça sonne bien également au cinéma.

Vous dites que vous avez eu des problèmes à monter ce film ?
Oui. Ce n'était pas un film simple à monter. Le sujet n'étais pas évident de par sa noirceur. Et puis c'était un gros budget.

Combien a-t-il coûté ?
Assez cher.

Vous ne savez plus ?
Écoutez... entre 55 et 80 millions de francs.

C'est pour ça que vous l'avez produit ?
Oui... A un moment donné, je l'ai produit. Enfin, Polygram l'a produit. Parce qu'à un moment donné, il y a des choses qu'on doit faire. C'est souvent inexplicable parce que c'est vital. Vous savez, on ne sait pas très bien ce qu'on est. (Il s'arrête de parler en fument sa pipe.) ...Je vais peut-être faire une analyse finalement ! (Il sourit.)


Propos recueillis par Kristina LARSEN,
Première, novembre 1994.
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